Le port du hijab est un sujet très sensible dans l’univers du sport. Si certaines fédérations ne trouvent aucun inconvénient concernant l’utilisation du hijab pendant les compétitions sportives, d’autres en revanche ne partagent pas les mêmes principes.
Voici ce qu’il faut savoir sur le droit du faire du sport en compétition officielle avec un hijab !
Le port du hijab pendant les compétitions sportives : que dit la loi ?
Faisons ici référence à l’amendement LR adopté de justesse avec 160 voix pour et 143 voix contre. À en croire cette loi, le port de signes religieux ostensibles en général et le port du hijab en particulier, au cours des événements sportifs et des compétitions officielles est interdit.
En effet, selon cet amendement à la « loi sport », cette interdiction concerne toutes les compétitions et événements sportifs organisés par les fédérations sportives et les associations affiliées. Soulignons au passage que le gouvernement avait émis un avis défavorable sur le sujet.
Bien sûr, cette nouvelle ne ravit pas tout le monde, notamment le collectif des Hijabeuses qui depuis plusieurs années manifeste leurs désaccords sur le sujet. L’une de leurs actions coup de poing était récemment le siège de la Fédération française de Football (FFF), dans le but de dénoncer l’interdiction du hijab dans le football français.
Fort heureusement, à la demande du gouvernement, le texte est ensuite arrivé à l’assemblée où les députés ont simplement abrogé l’amendement des sénateurs. Par ce geste, on pouvait comprendre que le Chef d’État et ses ministres n’étaient pas encore prêts à accepter l’interdiction du port du hijab pendant les compétitions sportives officielles. Une position qui avait d’ailleurs été défendue avec véhémence par la ministre de l’Égalité femmes-hommes Élisabeth Moreno.
Cacophonie au gouvernement entre le « pour » et le « contre »
Si l’on se base sur la loi, le port du hijab n’est pas interdit au cours des compétitions sportives officielles. Plus précisément, les lois françaises s’inspirent de la Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen qui stipulent que nul ne peut être jugé pour ses opinions, sauf si celles-ci portent un trouble à l’ordre public. Ceci concerne également les opinions religieuses.
Cependant, la Cour de cassation a défini en 2013 les principes de la laïcité. En d’autres termes, l’interdiction du port de signes religieux concerne tous les agents de l’État et ceux d’un service public. Cette interdiction s’est ensuite étendue aux organismes qui ont des délégations de service public telles que les fédérations sportives par exemple.
Ce qui signifie que l’interdiction du port du hijab concerne uniquement les agents de l’État, mais pas les usagers de l’État et par ricochet, les licenciées d’une fédération sportive. Plus concrètement, aucune loi française n’interdit le port du hijab au cours des compétitions sportives officielles.